Raid cata: désert des agriates

Pour cette année, nous avons un projet un peu fou. Notre objectif, un raid de 4 à 5 jours sur des catamarans de plage. En total autonomie, nous longerons le désert des Agriates. Nous sommes une équipe de 6 soit 3 bateaux. Le point de départ est Saint Florent dit (le petit Saint Trop’). Le point d’arrivée sera définit au cours de la semaine en fonction des conditions météorologiques.

Les préparatifs

Un raid comme ça, il faut le préparer. Les points clés sont: la sécurité; les provisions ainsi que l’armement des bateaux.

La sécurité

Il est impératif de disposer d’un correspondant à terre et de faire des points réguliers. Notre raid est essentiellement côtier c’est pourquoi nous prenons avec nous :

  • des téléphones portables chez différents opérateurs;
  • 2 VHF étanches pour écouter les bulletins météorologiques et en dernier recours demander assistance sur le canal 16;
  • Un gilet de sauvetage par personne;
  • Une corne de brume;
  • Une pagaie par bateau;
  • Une ancre;
  • Un compas;
  • Un miroir;
  • Une trousse de secours étanche contenant :
    • Des bandes adhésives;
    • Des compresses de gaz;
    • De la chlorhexidine;
    • Des gants d’examen;
    • Des couvertures de survie;

Eau douce et nourriture

Nous avons prévu 4 bidons d’eau de 5 litres par bateau. Puis pour nous rassasier après une bonne journée de mer, nous avons essentiellement des boîtes de conserve et quelques pâtes. Pour le petit déjeuner, c’est café soluble, pain de mie et un gros pot de Nut’.

Pour faire réchauffer tout ça, nous disposons d’un petit kit de camping et d’un réchaud au gaz.

L’armement du bateau

C’est là que ça se corse. Et oui il faut faire tenir l’ensemble de l’équipement sur des Hobie Cat 16. Mais aussi, ne pas négliger le fait que tout doit rester au sec. Pas facile quand on sait que ce catamaran enfourne facilement.

L’espace qu’offre le trampoline du HC16 reste limité, il est donc impératif de réfléchir à un système permettant de gagner de l’espace. Chacun y va de son idée, et au final chaque bateau à un système différent.

Pour ma part je choisi de fixer une partie d’un vieux mât de planche à voile entre la pâte d’oie et la martingale. Ce qui ressemble fortement à un tangon de spi. Puis j’accroche à l’aide de sandows un filet bien tendu permettant d’accueillir mes 20 litres d’eau douce ainsi que ma pagaie.

Les deux autres équipages choisissent de fixer eux aussi un filet mais directement sur le trampoline ce qui leur laisse moins de place. Je prends donc le plus gros bidons étanche avec moi.

Et oui la solution de l’étanchéité, résidait dans ces bidons visibles sur les catas. J’embarque aussi un un grand sac étanche. Mais qui y a t’il à l’intérieur ? Et bien simplement, les vivres, des vêtements sec et chaud, nos sac de couchages, le nécessaire de toilette, des lampes frontales, de l’accastillage en cas de problème…

Avant le départ, je file faire un dernier tour chez le shipchandler pour y dénicher une grosse douche solaire. Allez il temps de partir.

Le départ – Saint Florent 42°41’N – 9°17,9’E

Après avoir équipé nos bateaux toute la matinée, il est temps de prendre la mer. Tout en gréent nous vérifions bien toutes les poulies, manilles et anneaux brisés afin de pallier à tout problème bête une fois en mer.

Il est environ 15h quand le dernier bateau quitte la plage. Le thermique souffle environ à 2 ou 3 BF et le ciel est fort nuageux. Nous n’iront donc pas très loin aujourd’hui. D’autant plus que nos bateaux sont chargés.

Après deux ou trois heures passées à admirer le golf de Saint-Florent nous arrivons enfin à son cap avant d’accoster sur la magnifique plage de Saleccia.

Première Nuit – Plage de Saleccia (42°44’N – 9°12’E)

Ça y est on est enfin dans les Agriates. L’eau est turquoise, le sable blanc, la végétation est sèche ! Il n’y a pas un village, pas une route. Les Agriates sont belle et bien un désert.

Une fois nos navires remontés sur la plage et dégréés, nous allons apprécier cette eau digne des photos d’agence de voyage.

Au fait, la douche solaire c’est génial ! Attention à ne pas se brûler non plus.

Au petit matin la plage est déserte, pas un bruit, nous sommes seul ! Un vrai bonheur de prendre son petit déjeuner dans un tel cadre. Vers 10h30 le thermique se lève, il est temps de reprendre la mer.

La plage d’Ostriconi

Nous arrivons vers 15h sur cette plage accaparé par de nombreux naturistes. Je vous assure que manger son sandwich au milieu de cette plage est assez perturbant. Cette plage marque aussi la fin des Agriates tout en offrant une vu direct sur l’île Rousse.

Nous ne nous attardons pas et partons en direction de l’école de voile de l’île Rousse. Nous espérons y trouver un jet d’eau et remplir notre douche solaire.

Île Rousse (42°38,5’N – 8°56,4’E)

Le chef de base nous accueille et effectivement nous permet d’utiliser les commodités du club. Puis comme on ne peut passer la nuit sur cette toute petite plage, nous en repérons une non loin pour y planter notre campement.

Arrivé sur la plage, nous écoutons la météo. Mauvaise nouvelle, les prévisions ne sont pas bonnes. Houle et fort vent.

Au réveil, le temps est calme (pétole et mer plate). Nous décidons de prendre la mer et de pagayer. Le vent monte très rapidement vers 11H (force 6 à 7). La Houle forcissant elle aussi et devenant trop forte pour nos HC16, nous nous arrêtons sur la plage de Ghignu.

Ghignu

La petite anse de Ghinu peut offrir un abris contre le vent d’Ouest à de petits voiliers. Le paysage est superbe. En montant sur les hauteurs de la plage, on découvre des « paillets » (petites maisons en pierres typiques) que l’on peut louer pour la nuit (se renseigner à l’office du tourisme de Saint-Florent). C’est sur ces mêmes hauteurs que nous pic-ni-cons avant de nous diriger vers une source d’eau naturelle, objectif faire le plein de notre douche solaire.

Le vent passant par dessus notre abris, nous ne sommes plus abrité. On repart en direction de la plage du lodu. La mer est toujours aussi houleuse, on ne distingue que la tête de mât du bateau suivant.

Plage du Lodu ou Loto (42°43,5’N – 9°14,5’E)

Enfin arrivé au Lodu, nous préparons notre repas avant de passer une bonne nuit bien reposante pour certains ou ponctuée de rencontres pour d’autres.

Plage de la Roya

Au petit matin, le vent est toujours aussi fort. Nous retournons rapidement en mer dans le but de rejoindre notre point de retour, la plage de la Roya.

Galerie photo du raid

Bibliographie et liens utiles

  • Magazine: Corsica hors-série Plaisance juillet 2008: Lien
  • École de voile et de plongée: CESM
  • Se rendre à Ajaccio: easyJet

1 réflexion sur « Raid cata: désert des agriates »

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